L'envie d'écrire suffira-t-elle ?

13 mars 2022 par
L'envie d'écrire suffira-t-elle ?
Laurence Legrand
| Aucun commentaire pour l'instant
  Le commentaire de Bernadette sur l'article  les raisons pour lesquelles nous devrions tous écrire me confiant son rêve d'écrire, sans le mettre en action (pour le moment), m'invite à explorer cette envie d'écrire que nous sommes nombreux à partager. 

L'envie d'écrire pour se raconter, pour partager,

cette envie que nous ressentons parfois très jeune,

que nous exprimons dans nos dissertations,

notre journal intime

Pourquoi l'envie ne se concrétise-t-elle pas ?

Que devient-elle au fil du temps ?

Ecrire est un métier et je l'ignorais

A l'école secondaire,  j'écrivais des nouvelles et des poèmes (qui ont disparu dans mes nombreux déménagements mais peu importe)

Je me souviens d'une copine de classe en secondaire dont j'ai découvert bien des années plus tard qu'elle était écrivain de romans à suspense, et avait un certain succès. 

Je ne savais pas qu'elle écrivait et ça m'a fait tout drôle, j'avoue. 

Cela montre qu'en sortant de l'école, certains s'y mettent sérieusement.

A mes yeux, elle est la preuve que j'aurais pu aussi suivre cette voie.

Du coup, cette question: Les choses auraient-elles été différentes ?

Si j'y avais consacré plus de temps,

Si j'avais pu croire que c'était possible,

Si j'en avais parlé et reçu des encouragements. 

Si j'avais cru en moi.

Mais la vérité, c'est que je n'y ai même pas pensé !

Pas une fraction de seconde je n'aurai pu imaginer que cela soit possible, ni même que cela soit un métier. 

Tous les auteurs étaient d'une autre époque, pas de la mienne ! 

Si j'avais su que c'était un métier, je l'aurais peut-être envisagé plus sérieusement.

Aujourd'hui, et notamment grâce à internet, on peut trouver des formations en écriture à des prix très variés: apprendre à créer son plan, façonner des personnages cohérents, connaître les exigences des éditeurs, etc..

Tout cela est bien utile, car n'est pas Joël Dicker ou Eric Emmanuel Schmitt qui veut. 

Si on veut en faire un métier, il va falloir travailler

Donc, disons que je décide de devenir écrivain, maintenant, car il n'est jamais trop tard, n'est-ce pas ?

J'ai donc suivi une première formation - ne fut-ce que pour vérifier si cela me plairait vraiment - et me suis inscrite à The Artist Academy où je reçois des conseils avisés de Eric Emmanuel Schmitt, Bernard Werber et Douglas Kennedy (si si !)

Et il s'agit de bosser !

Ecrivain c'est un métier, il faut travailler, comme pour n'importe quel autre job.

Ecrivain, ça ne s'improvise pas et ça ne se résume pas à écrire une histoire.

Ecrire une histoire cohérente avec des personnages qui font vibrer le lecteur, voilà une aventure qui fait parfois suer des gouttes !

- Accepter de ne pas être inspiré alors qu'on a justement prévu un moment pour écrire

- Ne pas trouver le bon démarrage, faire plusieurs essais 

- Buter sur un personnage qui ne veut pas se livrer

- Essayer encore et encore

- et puis corriger, relire, s'auto-critiquer, accepter le regard critique et sans concession d'un relecteur professionnel

et ensuite, il y a toute la partie marketing et communication qui n'est pas négligeable : trouver un éditeur et/ou auto-publier et se faire connaître, parler de son livre en public. 

Pfiou, j'ai découvert tout ça au fil des derniers mois.

Et vous savez quoi ? j'ai toujours envie ! 

Envie d'écrire avant tout, de me retrouver avec mes personnages, comme avec des amis - même ceux qui m'énervent me touchent, tous ont une part d'ombre qui fait écho aux miennes - le plaisir de la création est sans commune mesure. 

Pourquoi écrire ? pour qui ?

Alors, ce qui est important, c'est de savoir pourquoi on se lance dans une carrière d'écrivain.

C'est ce qui va nous permettre de tenir quand on doute, de ne pas lâcher trop longtemps, d'y revenir.. 

Les raisons peuvent être variées:

- partager ses histoires et ses idées avec 'le monde'

- se prouver qu'on peut le faire

- déposer ses souffrances ou ses joies pour s'en libérer

- parce qu'on aime ça tout simplement : former des phrases, chercher le vocabulaire, faire des recherches pour mieux cerner le sujet qu'on souhaite traiter

- créer à partir de rien quelque chose que l'on voit naître au fil des jours

en ce qui me concerne, c'est un peu tout ça à la fois.. 

et vous, qu'est-ce qui vous pousse à écrire ou à envisager d'écrire ?

  

"Pour le moment, je prends du plaisir à mettre sur papier cette histoire qui se construit au fil des jours dans ma tête. Mon défi actuel est d'être fidèle et à la hauteur du message que je reçois. "

 

Vivre de son écriture, est-ce possible ?

OUI bien évidemment !

Pour autant qu'on y croit et qu'on y travaille, qu'on se développe et qu'on se perfectionne.

Comme pour tout, le succès n'est pas une recette miracle à appliquer mais c'est en forgeant qu'on devient forgeron. 

Chaque jour, remettre son ouvrage sur le métier. 

Cela dépend aussi de ses croyances face à la réussite. 

Croyez-vous en l'abondance ?

Ce que vous croyez est ce que vous vivez : si vous voulez que ça change, changez vos croyances.

Il existe de nombreuses techniques pour évoluer mais avant tout, il faut le vouloir ! 

Et faire confiance à la vie et au temps ! 

 Mais avoir du succès et gagner ma vie au travers de l'écriture, ce n'est pas pour moi un moteur.

Avoir du succès serait même plutôt un obstacle, que je devrai adresser le moment venu. Une chose à la fois. 

Ecrire pour le plaisir, c'est très bien aussi et même.. c'est tout ce qui compte !

Ah ouf, moins de pression ! 

Si écrire est un plaisir, il doit le rester.

Nulle nécessité ni obligation de devenir un écrivain à succès, célèbre et tout.. surtout si vous sentez le stress qui monte d'un coup.

Faites-vous plaisir avant tout ! 

Personnellement, je suis heureuse d'avoir été au bout du processus avec l'auto-édition de "Cheveu Blanc", c'est une super expérience qui m'a donné plein d'énergie et dont je suis "fière". Même si je n'ai vendu que 50 exemplaires, ce que j'ai appris n'a pas de prix. 

Et pour la suite de mon aventure, j'ai démarré sur les chapeaux de roue début 2022, avec un très grand enthousiasme et une ambition d'écrire régulièrement. Je me suis fait un planning d'écriture (articles pour le site, nouvelles, mon roman) que j'ai tenu.. 1 mois ! j'avis oublié dans mes plans que j'avais un boulot plein temps dans lequel je m'investis beaucoup parce que j'aime ce que j'y fais, et une famille avec qui je souhaite aussi passer du temps (même si mon fils ado se débrouille de plus en plus et très bien sans moi). 

Je m'étais même fixé une échéance pour la fin de l'écriture du premier jet de mon roman à juillet prochain ! ahahaha je ris de ma naïveté.

Conclusion : pas de timing ni de date butoir, mais un travail régulier chaque semaine qui m'amènera à destination.

Et le tout, avec joie, légèreté ET détermination ! 

et c'est pas grave si je ne fais rien pendant quelques jours:  Lâcher-prise et ça repart ! je connais bien ce mécanisme, c'est efficace et imparable !

Ecrivez !

En guise de conclusion, si le désir d'écrire est présent en vous, laissez-le s'exprimer..

pour vous d'abord, pour vous faire plaisir

et voyez où ça vous mène

une fois votre histoire couchée sur le papier, il sera encore temps de décider de la faire lire, et ça c'est une autre étape.

Laurence Legrand


Image par Fathromi Ramdlon de Pixabay 


L'envie d'écrire suffira-t-elle ?
Laurence Legrand 13 mars 2022
Partager cette publication
Se connecter pour laisser un commentaire.