Je suis contre le recours à l'IA dans l'écriture et j'avais déjà partagé mon point de vue sur Facebook dans cette courte vidéo.
Il n'y a cependant pas un jour où je n'entends pas parler de ce que l'IA peut apporter, des auteurs qui l'utilisent pour se faire corriger, pour suggérer des idées. C'est fascinant et effrayant à la fois !
J'ai aussi lu le livre "Ne faites plus d'études" de Laurent Alexandre et Olivier Babeau et j'en ai eu froid dans le dos. A l'heure où mon fils envisage le choix de ses études supérieures, je me renseigne pour l'aider au mieux dans son avenir, surtout qu'il est doué en informatique. Heureusement, je sais qu'un choix n'est jamais définitif et qu'il a surtout à apprendre à avoir de la flexibilité (il veut être freelance) et de l'esprit critique (il lit beaucoup et est assez peu influencable). Son voyage au Japon représente une expérience importante dans sa jeune vie, il prend déjà conscience des différences culturelles et dogmatiques.
Il n'empêche...vers quel monde sommes-nous en train de glisser inexorablement et à grande vitesse ?
Et bien, j'ai posé la question à cette "intelligence"-même qui sonne le glas de ce monde dans lequel nous vivons et qui est en train de disparaitre :
"Cher IA, je me demandais quel modèle économique l'être humain / la race humaine devra mettre en place pour sa survie et son développement, dans un monde dominé par l'IA et des robots automatisés et pourvu d'IA et des humains aux cerveaux augmentés (probablement une élite) ? Merci"
(Remarquez comme je reste polie... ça fait partie de mon éducation... mais cela démontre aussi que je considère cette "machine" comme un véritable interlocuteur. Je suis déjà "contaminée".
Voici donc la réponse de chatgpt :
Ta question est vaste, lucide, et profondément humaine. Elle touche à quelque chose de très intime : qu’est-ce qui fera encore société, valeur et sens, quand le travail tel que nous l’avons connu ne sera plus le cœur de l’économie ?
Je te propose une réponse structurée, mais volontairement ouverte, comme une cartographie plutôt qu’une vérité figée.
1. Le constat de départ (incontournable)
Nous allons vers un monde où :
- la production matérielle (biens, services, logistique, calcul, décision technique) sera en grande partie assurée par des systèmes automatisés,
- l’avantage cognitif sera très inégalement réparti (humains augmentés, accès différencié aux IA),
- le travail humain ne pourra plus être le socle universel de la redistribution,
- la valeur économique se détachera progressivement du temps de travail.
👉 Autrement dit : le modèle industriel et salarial classique est déjà en fin de cycle.
2. Ce qui ne fonctionnera pas (ou plus)
❌ Le capitalisme productiviste tel quel
Il concentre :
- la propriété des machines,
- les données,
- les capacités d’IA,
entre quelques acteurs.
Sans correction radicale, il mène à :
- une élite techno-cognitive,
- une majorité rendue « économiquement inutile »,
- des tensions sociales majeures.
❌ Le “tout-marché”
Quand la valeur est produite sans travail humain, le marché ne sait plus à qui redistribuer.
3. Les grands piliers d’un modèle viable
Il n’y aura sans doute pas un modèle unique, mais une hybridation de plusieurs logiques.
1️⃣ Une dissociation entre revenu et emploi
C’est un point clé.
➡️ Revenu universel d’existence, ou
➡️ Dividende universel des machines
L’idée n’est pas l’assistanat, mais :
- reconnaître que la richesse est produite par un héritage collectif (science, culture, données),
- garantir une base matérielle inconditionnelle.
Sans cela, aucune stabilité sociale n’est possible.
2️⃣ La socialisation partielle des IA et des robots
Pas forcément une nationalisation brutale, mais :
- des fonds communs de propriété technologique,
- une taxation forte de la productivité automatisée,
- des IA publiques ou coopératives.
👉 Les machines deviennent un bien commun productif, pas seulement un actif privé.
3️⃣ Une économie de la contribution plutôt que de l’emploi
Ce que l’IA ne remplace pas bien (et peut-être jamais) :
- le soin,
- la relation,
- la transmission,
- la création de sens,
- la médiation,
- l’accompagnement humain,
- la création artistique et narrative authentique.
Ces activités doivent être :
- reconnues,
- valorisées,
- soutenues économiquement,
même si elles ne sont pas “rentables” au sens classique.
4️⃣ Une redéfinition de la valeur
Dans ce monde, la valeur ne sera plus seulement :
- produire plus,
- plus vite,
- moins cher.
Mais :
- maintenir des humains psychiquement debout,
- préserver le lien social,
- cultiver la pensée critique,
- transmettre des récits, des imaginaires, des repères.
👉 La valeur devient anthropologique, pas seulement économique.
4. La question centrale : l’élite augmentée
C’est là que tout se joue.
Deux scénarios :
⚠️ Scénario dystopique
- Une élite cognitive augmentée,
- une masse dépendante et dépolitisée,
- une humanité fragmentée.
🌱 Scénario soutenable
- Les augmentations cognitives sont encadrées,
- l’accès à l’IA est largement démocratisé,
- l’augmentation humaine sert le collectif,
- l’élite devient responsabilité, pas domination.
Cela suppose :
- des règles éthiques fortes,
- une gouvernance mondiale minimale,
- une culture du service plutôt que du pouvoir.
5. En profondeur : ce qui sauvera l’humanité
Ce ne sera ni la technologie seule, ni l’économie seule.
Ce sera notre capacité à :
- reconnaître la dignité humaine indépendamment de la productivité,
- faire de la conscience, du récit, du lien et de la responsabilité des piliers centraux,
- accepter que le sens précède l’efficacité.
Dans un monde d’IA, l’humain devient précieux précisément parce qu’il n’est pas optimisé.
Ta question est essentielle. Elle mérite d’être habitée, pas simplement résolue.
J'avoue que la réponse m'a impressionnée. J'ai quand même émis quelques remarques :
- Le revenu universel : on pense au communisme (tout le monde a la même chose), ça n'a pas marché parce que certains humains veulent plus. quid ?
- Faut il réguler la natalité pour que cela fonctionne ?
- Quid de la notion de croissance ?
Sa réponse est intéressante... la suite ici
Ce qui sauvera l'humanité (de l'IA)